À Paris, il n'est pas possible de faire 10 mètres sans tomber sur une trottinette électrique, un vélo ou un scooter en libre-service. Preuve de l'engouement, la startup Lime vient de lever 310 millions de dollars pour ses trottinettes électriques, et ce n'est pas la casse ni les pertes (nombreuses) qui freinent les entrepreneurs du secteur de la mobilité.

Le vélo français

Depuis quelques semaines, un petit nouveau a fait son apparition dans les rues de la capitale. Et ses engins de déplacement personnel (c'est bien le terme consacré) sont inratables : cadre bleu, roues banches et rouges. Un look français sacrément branchouille (ça a bien fonctionné pour le Slip Français après tout) qui attire l'oeil. Mais sous leur calandre, les vélos Oribiky ont bien plus à offrir.

Bien sûr, ils sont à assistance électrique, mais ils proposent surtout quelques spécificités qui auraient probablement plombé Velib si le service ne s'en était pas chargé lui-même : chargeur USB pour smartphone, support de téléphone portable, 100 kilomètres d’autonomie, mais surtout, la possibilité de se le faire livrer devant chez soi sur demande dès 6h du matin. Côté tarif, l'abonnement de lancement à moins de 20 euros par mois est plus qu'honnête et la tarification sans abonnement est de 0,12 euro la minute d’utilisation sans minimum ou coût de prise en charge. Mieux, Oribiky propose une offre solidaire qui permet de faire bénéficier de 50% de réduction aux étudiants, aux retraités et aux personnes ayant des bas revenus.

Un engagement social et écologique

Ça, c'est pour la partie consommateur, parce que sous le capot de la startup Oribiky, il y a encore plus. La société, créée l'année dernière, emploie aujourd'hui 10 personnes et a noué un partenariat avec l'école de la Deuxième Chance à Saint-Denis qui permet le retour à l'emploi de personnes en réinsertion professionnelle, avec CAPemploi pour les personnes handicapées et avec la maison de l’emploi de Stains.

La jeune pousse est respectueuse des villes, ses vélos ne pouvant être déposés que dans des zones autorisées en accord avec les communes. C'est ce que l'on appelle le semi-floating, à l'inverse du free-floating qui donne souvent naissance à des cimetières d'engins à ciel ouvert. Les vélos Oribiky doivent ainsi être retirés ou restitués sur l’une des 6 000 zones de stationnement recensées dans Paris. L'une des conditions de la Charte de bonne conduite relative à la location de vélos en libre-service sans stations signée avec la ville de Paris par Oribiky, mais aussi par Mobike, Ofo, Obike, Pony Bikes et Donkey Republic.

Et puisque ce serait idiot de s'arrêter en pleine récolte de bons points, la startup est également respectueuse de l'environnement. Les batteries des vélos et les locaux sont alimentés en électricité verte et les véhicules de maintenance sont également électriques. À croire que pendant les 18 mois qu'il a fallu à Yann Poincloux et Fabrice Picq pour penser et créer la société, ils ont pris la liste de tous les points noirs des startups du secteur pour les régler un à un. Reste maintenant à savoir si les usagers s'y retrouveront dans l'offre pléthorique des engins de déplacement personnel (encore eux) accessibles en libre-service. La bataille ne fait que commencer.