29 novembre 2021
29 novembre 2021
Temps de lecture : 3 minutes
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Oussama Ammar quitte The Family

Co-fondateur et figure emblématique de l'incubateur et fonds d'investissement The Family, Oussama Ammar vient de démissionner de son poste de directeur. Il annonce quitter l'univers de l'accompagnement des entrepreneurs et des startups.
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Capture d'écran Youtube. Koudetat

Dans l'écosystème des startups françaises, c'est une nouvelle qui va faire parler. Oussama Ammar vient d'annoncer dans un post LinkedIn en anglais sa démission de The Family, une entreprise créée en 2013 aux côtés de Nicolas Colin et d’Alice Zagury, un trio rejoint depuis aux commandes par Balthazar de Lavergne et Mathias Pastor.

"Je coache des entrepreneurs depuis 9 ans, je fais des vidéos sur Youtube, j’essaie de faire bouger les lignes en France. 9 ans de succès, d’échecs, de joies et de déceptions. Les hauts et les bas, très classiques de l’entrepreneuriat, mais cette intensité n’existe qu'au sein de The Family. Mais il est temps de laisser la place à une nouvelle génération de conseillers (advisors)", écrit-il.

Dans son message, Oussama Ammar indique que sa démission est officielle depuis vendredi (26 novembre 2021, ndlr), qu'il n'est plus directeur de The Family et qu'il va "peu à peu quitter cet écosystème" en se tournant "vers le monde du Web 3", cette fois "seul et en amateur, pour me donner le temps d’apprendre sans pression et avec joie. " Le Web 3 est une expression utilisée par des spécialistes pour désigner le futur de l'actuel web 2.0, qui aurait des allures d'internet décentralisé.

L'entrepreneur de 35 ans ne détaille pas les raisons de sa décision mais évoque "un écosystème" qui "a beaucoup changé et lever de l'argent n’est plus aussi difficile qu’auparavant. Il est devenu normal de lever des fonds bien avant d’avoir un produit / un marché adapté, ce qui pose des défis aux entrepreneurs qui sont d’une nature très différente de ceux auxquels l’écosystème a été confronté au cours des dernières années." Que les fans de ses interventions détonnantes et provocatrices se rassurent :  "Je vais continuer à faire des vidéos, des conférences et tout ça mais d’une manière différente", assure-t-il.

Ce départ n'est pas anodin. Par le bagout et les prises de position de ses fondateurs, The Family a toujours suscité des réactions contradictoires. Certains observateurs et startuppeurs louent leur engagement, d'autres critiquent leurs méthodes. Il y a un an, la crise est même venue de l'interne avec une fronde de petits actionnaires.

Pour les non-initiés, The Family est plus que l'incubateur de ses débuts. The Family est une marque, au sens propre et figuré. Déposée à l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle), ce nom est l’épicentre d’un petit monde qui compte dans la tech française. Celui du capitalisme numérique, d’initiés, où on emploie les anglicismes, où l’on chasse les licornes, où la réussite se mesure en sommes levées et en retour sur investissement. Avec la pandémie, qui a mis à mal en 2020 toutes ses activités (formations,  événementiel, etc) — et après avoir cumulé 20 millions d’euros de pertes cumulées sur cinq exercices, entre 2014 et 2018 selon les comptes déposés en France et au Royaume-Uni — The Family a quitté Paris pour installer son siège à Londres et a recentré ses activités sur ses investissements. The Family posséderait - l'entreprise n'a jamais voulu communiquer de chiffre précis — des participations dans environ 150 startups dont Heetch, Payfit, Agricool, Luko, Qonto, Side, Algolia.

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