22 février 2022
22 février 2022
Temps de lecture : 4 minutes
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Ce que les dirigeants de la HealthTech attendent de la création de la French Care

Une nouvelle association a vu le jour pour fédérer les différents acteurs du soin, depuis les établissements de santé jusqu’aux entreprises innovantes. La French Care, qui réunit 20 membres, suscite l’intérêt des entrepreneurs de la HealthTech. Ces derniers attendent une étroite collaboration en faveur de l’innovation et un grain de visibilité.
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Joyce McCown

Après la French Tech, voici la French Care. Lancée par le gouvernement dans les locaux de PariSanté Campus, le jeudi 17 février 2022, la structure a pour ambition de jouer un rôle central au sein de l’écosystème français de la MedTech. Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a jugé au cours de la présentation qu’elle "doit faire tomber les murs entre médecin, chercheur, industriel et startuppeur". En fédérant la communauté des acteurs de la santé, la French Care permettra, en outre, "de développer la collaboration entre startups et grands groupes" et "d’innover dans le financement des entreprises et de la recherche" – qui reste un sujet majeur, aussi bien dans la MedTech que la BioTech. Hôpitaux publics, universités, groupes, startups et associations : la structure, soutenue par Bpifrance, accueille une vingtaine de membres fondateurs.

Les dirigeants se disent enthousiastes

Doctolib, Lifen, France Biotech, Institut Montaigne, Institut Gustave Roussy, Elsan, Axa… Le président du mouvement de soutien à la French Care et directeur général de PariSanté Campus, Antoine Tesnière, a fait part de l’objectif de créer "une dynamique partagée entre les acteurs du care, d'en révéler les forces et de travailler à son développement" . Avec, en ligne de mire, la volonté de "l'excellence en santé pour [les] patients" . Dans les faits, cette communauté vise à faciliter le dialogue et la compréhension entre les divers acteurs qui la composent. De quoi renforcer le secteur du soin, qui pèse environ pour 10 % de l’emploi dans le pays et qui génère chaque année 160 milliards d’euros. C’est une des raisons pour lesquelles il est choyé par l’exécutif depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, comme le souligne la stratégie Innovation Santé 2030. Il convient, cela dit, de distinguer le fonctionnement de la French Care de celui de la French Tech. Pas question, ici, de lancer un appel à manifestation d’intérêt mais de mettre en relation des acteurs de la santé.

Sondés par Maddyness, des entrepreneurs et dirigeants de la HealthTech se sont montrés enthousiastes quant à l’initiative. Xavier Wartelle, directeur général d’Avatar Medical, y voit, avant toute chose, une opportunité supplémentaire de rayonner à l’étranger. Celui qui est à l’origine d’une solution de réalité virtuelle à destination des chirurgiens hébergée au PariSanté Campus, assure que ses "interlocuteurs américains sont éblouis par la technologie d’origine française" et que "l’aspect rayonnement de la French Care est important" . Le dirigeant, qui a présidé les French Tech Hubs de San Francisco et de Boston (États-Unis), indique avoir "vu l’impact d’une communication réussie sur les médias et les investisseurs américains" . Nicolas Kart, directeur général de Sublimed – derrière un dispositif qui permet de soulager les patients souffrant de douleurs chroniques à l’aide de la neurostimulation électrique transcutanée –, abonde : "La fédération autour d’une entité commune est bénéfique, car elle permet d’augmenter la visibilité et avoir un poids supplémentaire dans les décisions stratégiques de notre pays."

Au-delà des enjeux de visibilité, la création de la French Care suscite des espoirs au sujet d’un choc de simplification – Avatar Medical évoque notamment la procédure d’obtention du marquage CE, pour faciliter la mise sur le marché des produits. Les entrepreneurs interrogés assurent d’une voix que l’innovation s’en trouvera en elle-même facilitée. "La French Care facilitera l’essor de nouvelles solutions adaptées à l’amélioration du parcours de soins des patients, grâce à la mobilisation de l’écosystème et à l’accès simplifié aux organes décisionnels" , avance Gaël Constancin, directeur général d’i-Virtual – à l'origine d'un dispositif à même de mesurer six variables physiologiques à partir d’une simple vidéo prise par l’utilisateur –, qui juge que la structure "dispose des moyens pour décloisonner les différents secteurs de la filière santé" . Un constat partagé par Louis de Lillers, le directeur général du fabricant de dispositifs d’assistance cardiaque implantables de nouvelle génération CorWave : "La French Care devrait être un terreau favorable aux innovations. Les acteurs impliqués sont complémentaires et souvent indispensables afin de faire éclore, puis mûrir des innovations en considérant les problématiques cliniques, scientifiques et industrielles."