Actus par Maddyness, avec EuraTechnologies
30 mars 2022
30 mars 2022
Temps de lecture : 6 minutes
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Cyberattaques, Ukraine, indépendance aux GAFAM : ce qu'il faut retenir du FutureProof Summit

À Lille, EuraTechnologies a accueilli le 17 mars dernier le premier forum européen dédié à la souveraineté numérique. L’occasion de décrypter la menace cyber, de questionner la place des technologies dans la guerre en Ukraine et de montrer pourquoi l’Europe peut devenir le paradis des GreenTech.
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Le FutureProof Summit d'EuraTechnologies à Lille, le 17 mars 2022.

À l’heure de la guerre en Ukraine, bâtir une souveraineté numérique n’a jamais été aussi stratégique pour l’Union Européenne. Le conflit a notamment dévoilé qu’en coupant quelques câbles sous-marins, la Russie pourrait théoriquement couper l’Internet européen. Alors, comment gagner en indépendance ? À qui confier nos technologies ? Où héberger nos millions de données et à quels acteurs du privé décidons-nous d’en confier la gestion ? Et comment favoriser la création d’énergies vertes eu Europe ? C’est à toutes ces questions qu’a tenté de répondre le FutureProof Summit, premier forum européen dédié à la souveraineté numérique.

On fait le point sur cinq points marquants de cet événement.

Se prémunir des cyberattaques

Pour sa première édition - qui a rassemblé entrepreneurs, investisseurs, startuppeurs, technophiles et de nombreux curieux à EuraTechnologies Lille -, le FutureProof Summit a mis les pieds dans le plat en s’attaquant dès le début de matinée aux cyberattaques, principales menaces des démocraties. "La prochaine crise sera une crise cyber" , estime même le général Marc Boget. Pour lui, cela ne fait aucun doute, la menace virtuelle est réelle. "On compte une cyberattaque toutes les onze secondes, en France" , a souligné le commandant de la gendarmerie dans le cyberespace. Et le danger s’est accru avec la pandémie de Covid-19 et le développement du télétravail. "Cette situation risque d’empirer avec les événements internationaux à venir en France : la Coupe du monde de rugby en 2023, et les Jeux Olympiques de Paris en 2024" , prédit-il.

Pour contrer la menace, le nombre de cyberenquêteurs devrait augmenter, passant de 7 000 à 10 000 dans les deux prochaines années. En parallèle, il convient de détecter les signaux faibles et former les entreprises à la cybersécurité, recommande Georges Lotigier, CEO de Vade, leader français de la protection de courriers électroniques. Et pour cause : 92% des cyberattaques commencent avec un mail. "L’humain est le maillon faible de la cybersécurité" , résume l’entrepreneur. 

Un front virtuel pour aider l’Ukraine

Lors de l’événement lillois, une actualité a donné le ton : la guerre en Ukraine. Loin des tanks et des champs de bataille, se structure un autre front… virtuel, cette fois-ci. "La résistance s’opère aussi par le clavier" , a confirmé l’entrepreneur ukrainien Yaroslav Azhnyuk, en visioconférence depuis l’Ukraine. "Directement après l’invasion, on a demandé aux Ukrainiens, au reste du monde libre et à ceux qui ne peuvent pas prendre les armes de protéger l’Ukraine avec leurs claviers. Comment ? En partageant les histoires avec les journalistes, en créant des sites pour porter des initiatives citoyennes, en analysant les données des drones et des satellites, ou encore en sollicitant les hackers" . Yaroslav Azhnyuk distingue deux groupes de hackers : les activistes qui attaquent les infrastructures russes et forment une "armée informatique" ; et les hackers spécialisés à l’instar des Anonymous qui infiltrent les systèmes pour détruire et voler les informations.

L’Europe, paradis de la GreenTech ?

Berceau de l’énergie verte, l’Europe a longtemps été le premier de la classe en la matière. Si la Chine semble désormais sur le coup, les ambitions affichées par l’Union européenne restent fortes. D’autant plus face à la crise climatique qui s’annonce. Ainsi, les startups de la GreenTech sont de plus en plus nombreuses. D’après Tim Boeltken, fondateur d’Ineratec (qui fournit des carburants et des produits électroniques durables), 30% des startups allemandes se considèrent aujourd’hui comme vertes. "C'est beaucoup plus qu’il y a trois ans" , avance-t-il, avant de détailler son constat. "Auparavant, le problème était surtout lié au financement. Il semblerait que ça ait changé. Les startups ont moins de mal à trouver des fonds. Mais ce qui reste encore compliqué, c’est de trouver des clients" . Pour encourager le mouvement de la GreenTech, une solution semble s’esquisser : la création de partenariats entre grandes entreprises et startups. 

Les social media, meilleur ennemi des GAFAM

Rester indépendant aux GAFAM quand on est un social media, c’est le défi auquel est confronté Johan Hufnagel, cofondateur de Loopsider. "Avec mes deux associés, on s’est lancés fin 2017 avec l’idée de produire des contenus à destination de cette nouvelle génération de lecteurs qui consomment sur le web et ne se rendent plus aux kiosques" , se remémore le journaliste en préambule de sa keynote. Problème : face à la domination des GAFAM, Loopsider s’est posé à un moment la question de rester ou pas sur les réseaux sociaux. En particulier, sur Facebook où le média cartonne. "Est-ce qu’on décide d’arrêter et donc de laisser le champ libre à la désinformation ?" , s’interroge Johan Hufnagel. "Non ! Je crois qu’il faut rester sur Facebook et continuer à investir les plateformes afin de lutter contre ceux qui veulent désinformer. Et puis, en tant que journaliste, j’ai envie d’avoir de l’impact et les réseaux sociaux rendent cela possible. On n’aurait jamais pu sortir d’enquêtes comme l’affaire Michel Zecler ou casser une loi liberticide sans l’effet Facebook et de ses algorithmes" . L’ambivalence des médias est là : la recherche de visibilité tout en conservant son indépendance. "On est pleins de paradoxes au fond : on voudrait avoir la puissance de Facebook et en même temps on a une défiance vis-à-vis de ces plateformes."

Plus de 100 startups fidèles au poste

Outre les conférences, les participants du FutureProof Summit ont eu l’opportunité de découvrir en avant-première la nouvelle promotion de startups à rejoindre les incubateurs d’EuraTechnologies. 


Au total, 110 startups, dont 20% internationales et 30% dirigées par des femmes. La plupart étaient présentes sur place, entre les murs en briques de l’incubateur lillois, pour faire découvrir leurs solutions. Parmi elles : Planet Soar, qui fabrique des semi-conducteurs pour énergies renouvelables ; Jooxter, solution pour optimiser l’utilisation des espaces de travail ; mais encore CollecOnline, une plateforme pour inventorier, sécuriser et valoriser ses objets d'art. De la collection de monnaies antiques aux œuvres digitales (NFT)… il n’y a qu’un pas !

Maddyness, partenaire média d’EuraTechnologies