" Pendant la crise sanitaire, aucun service ne pouvait livrer des masques aux établissements de soins et aux hôpitaux. Nous répondons à un besoin d’urgence ". Pour assurer la livraison de médicaments et de matériel médical, Livmed’s a mis au point une application permettant aux particuliers de commander directement dans leurs pharmacies de proximité. Un service facturé 4,99 euros la journée et 9,60 euros la nuit. En parallèle, l’outil s’adresse aux Ehpad et aux établissements de santé.

La société, fondée en février 2020, a réalisé un premier tour de table de 2 millions d’euros fin 2021 afin d’assurer la digitalisation des officines. " Nous avons découvert plusieurs besoins. Aucun outil n’existait pour référencer les stocks des pharmacies. Nous avons donc intégré ce service sur la plateforme afin que le client puisse savoir directement si les médicaments dont il a besoin sont disponibles dans son officine ", indique Talel Hakimi, le dirigeant, qui a également recruté pour se renforcer sur la partie tech et changé de locaux. " Il y a un sérieux retard dans la digitalisation de ce secteur. Seulement 2 % des établissements sont présents sur le web ", poursuit-il.

Digitaliser le maximum de pharmacies

À peine un an plus tard, la société de 40 salariés annonce une seconde levée de fonds de 5 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques mais également du leader français de la santé Sanofi, via sa filiale Sanofi Santé Grand Public, et du transporteur mondial CMA CGM. " Notre objectif est désormais de digitaliser le maximum de pharmacies, notamment pour capter les clients qui commandaient sur des sites étrangers ", indique le dirigeant qui envisage également de recruter et d’atteindre 100 salariés d’ici mi-2023. Livmed’s a déjà triplé son réseau de partenaires, passant de 300 en décembre 2021 à plus de 1.000 d’ici la fin de l’année. Le service est désormais accessible dans plus de 200 villes françaises, grâce à 15.000 coursiers, contre 12.000 en début d’année.

Grâce à l’entrée de Sanofi au capital de la société, l’idée est également de commencer à s’internationaliser. " Nous ciblons dans un premier temps les pays francophones : la Belgique et la Suisse. Nous avons commencé par le marché le plus complexe. En France, intégrer la sécurité sociale à la plateforme pour assurer une partie des remboursements n’est pas simple. Ces futurs pays seront plus faciles à adresser ".

Les ruptures de soins peuvent "coûter cher à la sécurité sociale"

Livmed’s constate d’ailleurs une forte hausse de la demande de livraisons de médicaments depuis la crise sanitaire. " Le Covid a fait prendre conscience que lorsqu’on est porteur d’un virus, il n’est pas forcément judicieux de se rendre dans un endroit où il y a du monde et des malades, notamment pour préserver les personnes âgées ", souligne Talel Hakimi.

Pour la société, l’enjeu est également de rendre le soin le plus accessible possible. Livmed’s est actuellement en négociation avec certaines mutuelles afin qu’elles intègrent le remboursement des frais de livraison, notamment pour les personnes à mobilité réduite. " L’objectif est de répondre aux besoins des patients sans que ça ait un coût, nous voulons rendre le service le plus inclusif possible. D’autant que les ruptures de soin peuvent coûter très cher à la sécurité sociale, lorsque les personnes qui ne prennent pas leur traitement doivent être hospitalisées ".