10 février 2022
10 février 2022
Temps de lecture : 4 minutes
4 min
10258

Holivia pousse le sujet de la santé mentale dans les grands groupes

Créée en 2021, la startup vient de lever 2 millions d’euros pour accélérer le développement de sa solution d’accompagnement en faveur de la santé mentale des salariés.
ÉCOUTER L’ARTICLE
Temps de lecture : 4 minutes
Partager
Ne passez pas à côté de l'économie de demain, recevez tous les jours à 7H30 la newsletter de Maddyness.
Légende photo :
© Holivia

En France, 70% des salariés considèrent que l’entreprise pourrait agir davantage pour protéger la santé psychologique de ses collaborateurs, selon un baromètre OpinionWay, réalisé en 2021 pour le cabinet Empreinte Humaine. Un constat d’échec pour les solutions déployées jusqu’alors dans le monde du travail, alors que la crise de Covid-19 a mis en lumière le besoin croissant des salariés pour une prise en compte de leur santé mentale. C’est pour cette raison que Jérôme Crest a créé Holivia, une jeune pousse proposant une solution d’accompagnement personnalisée pour améliorer la santé mentale des salariés. 

Les entreprises mettent souvent à destination des collaborateurs des numéros verts et cellules de soutien psychologiques, explique l’entrepreneur. Ça leur permet de se protéger de toute accusation par rapport à leur responsabilité de protection de leurs salariés, mais les solutions déployées sont souvent inefficaces et sous-utilisées ". Pour casser la vision traditionnelle axée sur la gestion de la souffrance au travail uniquement, et agir pour la santé mentale de tous les salariés, Holivia développe une solution qui aide aussi bien à prévenir des risques psycho-sociaux qu’à aider chaque collaborateur à gérer son stress, ses émotions et ses capacités relationnelles. " Et notre démarche paie, puisque notre solution est 20 à 30 fois plus utilisée par nos clients que les anciennes offres à disposition des salariés ", affirme le CEO d’Holivia. 

Un " enjeu RH majeur "

Cette startup marseillaise est une petite nouvelle dans un marché déjà foisonnant. " La santé mentale, qui était un gros mot dans le milieu professionnel il y a encore deux ans, est devenue un enjeu RH majeur aujourd’hui ", poursuit Jérôme Crest. Le produit ressemble à d’autres solutions du secteur : une plateforme confidentielle qui propose un questionnaire aux salariés pour identifier leurs besoins, forces et faiblesses, et ensuite leur proposer une mise en contact avec un expert adapté à leur situation. L’offre est complétée par une bibliothèque de contenus " self care ", construits par des psychologues, sur des sujets aussi divers que la confiance en soi, le stress ou les compétences relationnelles.

Là où se démarque Holivia, c’est dans la cible qu’elle vise. " La plupart des startups sur ce marché propose des solutions qui s’adressent, elles aussi, à des startups, analyse Jérôme Crest. Nous ciblons les ETI et les grands comptes, dont les salariés comptent beaucoup plus de cols bleus, qui ont leurs propres problématiques et sont, a priori, moins sensibles aux sujets de santé mentale ". Le challenge avec cette typologie de clients est aussi de trouver sa place parmi les différents acteurs déjà impliqués sur ces sujets : " Notre rôle est d’insérer notre service dans la continuité des missions du médecin du travail et des psychologues en place. On laisse l’accompagnement humain au centre, mais on utilise la technologie pour favoriser le premier pas et améliorer la qualité du suivi ", avance l’entrepreneur. 

Pour accélérer le développement de sa solution et renforcer ses équipes, Holivia vient d’annoncer une levée de fonds de 2 millions d’euros auprès de 50 Partners, de business angels et du fonds américain Acadian Ventures, spécialiste de la HR Tech. " Le marché américain est déjà mature sur les questions de santé mentale. Les investisseurs d’Acadian ont un temps d’avance, ils savent que le marché va exploser en Europe et nous font confiance pour en être ", résume l’entrepreneur. 

Si Holivia compte déjà une quinzaine d’entreprises clientes -comme Dalkia ou Kedge- couvrant 7 000 salariés, la jeune pousse ambitionne de devenir le tiers de confiance de 150 entreprises et de proposer sa solution à 100 000 salariés d’ici deux ans. La startup consolide pour l’instant son offre sur le marché français, mais n’exclut pas de s’étendre " rapidement " dans d’autres pays européens.

Découvrez aussi notre dossier sur la santé mentale :