La crise sanitaire a été un accélérateur du changement du rapport aux conditions de travail. Si elle en a permis une plus grande souplesse avec notamment le développement du télétravail et du management à distance, elle a aussi redonné du sens au besoin de rencontre et de partage. " Il est ainsi nécessaire de repenser la qualité de vie au travail et c’est pourquoi nos espaces sont conçus comme des tiers-lieux, c’est-à-dire des espaces hybrides entre vies personnelle et professionnelle. C’est aussi un facteur d’égalité, là où le travail ne se déroule pas de la même façon en fonction de là où nous habitons… " avance Eunate Mayor, la directrice de At Home.

Une communauté d’entreprises

Cette " communauté d’entreprises ", propose en effet 500 postes de travail sur 4.900 m² répartis en deux campus, At Home Cité à Montaudran et At Home Médéric au centre ville de Toulouse. En tout 95 entreprises y sont hébergées, de la startup au grand groupe. De nombreux secteurs sont représentés, l’essentiel étant avant tout de " partager le même esprit entrepreneurial et des valeurs d’entraide, de partage et d’impact ". Tout est né en 2015 d’une amitié avec cinq fondateurs issus de la même école de commerce pour accompagner les startups en hyper croissance et permettre le partage de connaissances. Cette approche a séduit assez rapidement de nombreux entrepreneurs, puisque d’association la structure est passée à SAS mais toujours avec la même ambition : une communauté soudée et des connexions.

L’importance de l’écosystème

En 2021, At Home entame une nouvelle phase de développement avec Anne-Sophie Icard en directrice des opérations et Eunate Mayor au poste de directrice générale. " Pour autant, les fondamentaux ne changent pas comme cette notion de communauté qui nous tient vraiment à cœur car nous voulons nous différencier du simple espace de coworking pour nous positionner sur la création d’un écosystème " souligne cette dernière. À la base donc, une proposition d’espaces de travail pour travailler dans les meilleures conditions possibles avec une flexibilité selon les structures et leur évolution. 

Mais surtout tout est fait pour créer du lien entre les entreprises. Par exemple, tous les mois sont organisés des groupes de travail entre les personnes du même métier pour parler des nouveaux outils, des bonnes pratiques, les erreurs à éviter, etc. " Nous demandons aussi à chacun de nous parler de leurs centres d’intérêt ce qui permet de faire se croiser des personnes qui ont les mêmes passions mais pas forcément le même métier. Autant de leviers pour se connaître, briser les frontières et créer une vraie communauté " ajoute Eunate Mayor.

Continuer à grandir en conservant les liens

" Nos entreprises nous disent aussi que c'est un formidable vecteur pour travailler sa marque employeur, donc attirer et retenir les talents. Il s’agit de rompre l’isolement du travailleur et de l’entreprise pour créer des synergies " ajoute-elle. Une des startups que la structure accueille, Take[air], a par exemple pu réaliser des POC grâce à cela et propose aussi des bilans carbone aux autres entreprises ce qui permet de les faire monter en compétence et en conscience sur le sujet. Il existe aussi de nombreuses interactions avec des grands groupes présents sur place comme Microsoft et la Banque Populaire Occitanie. 

C’est d’ailleurs tout le paradoxe qui attend At Home dans les années à venir : continuer à grandir tout en conservant le lien entre tous les acteurs de l’écosystème. Selon Eunate Mayor, " cela passe par du management local et une connexion globale. Notre secret, je crois, c’est un savant mélange entre des process bien rodés et une connaissance fine des entreprises mais aussi de tous les individus qui les composent ".

Le passage vers la société à mission

Pour asseoir toutes ces ambitions, At Home est devenue société à mission en 2022, " une évidence pour nous de pouvoir inclure dans nos statuts des objectifs sur lesquels nous nous étions déjà engagés " précise Eunate Mayor. Il s’agit donc du point de vue environnemental de sensibiliser l’écosystème sur les enjeux RSE mais aussi de réduire leur impact et montrer l’exemple. Sur le volet économique, l’ambition est de contribuer au développement économique de la région et créer de l’emploi sur le territoire. La location des espaces est d’ailleurs volontairement très flexible pour s’adapter à toutes les situations et notamment le moment sensible de la création des entreprises.

Au niveau sociétal, l’idée est de créer du lien et de développer le capital humain par la formation, l’acculturation et le partage de savoirs. En termes de gouvernance enfin, " nous souhaitons que nos campus soient de véritables laboratoires des nouvelles façons de travailler " ajoute-elle. 

Des ambitions et des pratiques qui semblent bien infusées parmi tous les membres de la communauté, comme le confirme François Delerue, fondateur de Datapy : "At Home est une super communauté. Nous sommes ravis d'en faire partie. Au-delà du cadre de travail qui est exceptionnel, c'est pour nous l'opportunité de travailler avec des entrepreneurs et des startups qui partagent les valeurs de responsabilité sociale et environnementale."

Le terreau fertile de Toulouse

Récemment classée au deuxième rang national des meilleurs écosystèmes où développer une startup, Toulouse constitue un terreau fertile à toutes ces ambitions. De grandes entreprises, de nombreuses écoles, des centres de recherche, une dynamique soutenue par les pouvoirs publics comme Toulouse Mairie Métropole et la Région Occitanie, autant d’atouts qui permettent à At Home de mettre en relation les entreprises qui font partie de l’écosystème avec les bons interlocuteurs pour avancer mieux et plus vite.

Des liens qui concernent aussi l’environnement dans lequel les campus sont implantés. " Nous ne voulons pas créer une ville dans la ville, donc ouvrons régulièrement nos portes pour des événements ouverts à tous et contribuons au développement de l’écosystème local par de nombreux accords avec des commerçants locaux via notre service de conciergerie par exemple " détaille Eunate Mayor. Une stratégie qui semble porter ses fruits puisque les deux campus sont complets avec une liste d’attente importante...