Pas de changement majeur pour Capagro Agri-Food Innovation Fund II. La thèse d’investissement et l’ambition du fonds restent identiques à celui de son prédécesseur, à savoir investir dans des solutions qui permettent de "prendre soin de la planète, des humains et des animaux" , indique Tom Espiard-Cignaco, le président du fonds.

Ce qui se traduit par des investissements dans les sous-catégories suivantes : robotique, bio-intrants, nouveaux modes de distribution, packaging, alternatives végétales, etc. Le premier fonds a permis de financer des sociétés comme Naïo Technologies, Yooji, Cleangreens, Japhy, La Vie ou Agriconomie.

A cette liste s’ajoutent de nouveaux secteurs, devenus "matures" , comme la séquestration carbone. Un secteur qui a vu éclore plusieurs startups ces dernières années, comme Sweep - qui a récemment accueilli Julien Denormandie dans ses effectifs -, ou Carbo, pour ne citer que deux exemples.

Afin d’avoir le maximum d’impact possible, le fonds investit dans des innovations touchant "l’ensemble de la chaîne de valeur de l’agroalimentaire ; nous avons une vision écosystème" , insiste Tom Espiard-Cignaco. A condition que leurs solutions ou leurs services s’appuient sur une ou plusieurs briques technologiques.

Autre critère de sélection, ces sociétés doivent déjà avoir réussi leur entrée sur leur marché. "Nous nous positionnons en early growth. Nous investissons dans des sociétés qui possèdent déjà une traction commerciale, que nous allons les aider à accélérer" , confie le président du fonds.

Un réseau d’experts en soutien

Contrairement à certains de leurs homologues, plus en retrait, Capagro se dit très actif. "Notre accompagnement repose sur nos partenaires stratégiques" , confie t-il. Ces derniers, qui ont investi dans le premier fonds et parfois le second, sont des acteurs présents sur toute la chaîne de valeur du secteur - de la production à la distribution en passant par l’assurance. On peut citer le Groupe Avril, LSDH, Terrena, Groupe Bel, Groupe Crédit Agricole (IDIA), Bpifrance ou le groupe coopératif agricole Euralis. Ce second véhicule a également ouvert ses portes à d’autres institutionnels, industriels et family offices.

Certains de ces membres ont intégré le comité d’experts de Capagro, qui se réunit une fois par mois et met son expertise - financière, stratégique ou R&D - au service des startups financées. Tout en sachant que le fonds possède déjà, en interne, de profils qui possèdent la double casquette "business et technologique" , ce qui leur permet de comprendre les enjeux de chaque projet, souligne Anne-Valérie Bach, directrice générale du fonds. En parallèle, Capagro pense à l’avenir et travaille également sur la partie "exit" avec son portefeuille.

L’impact au coeur du modèle 

Si l’aspect financier demeure le coeur du métier de Capagro, sa directrice générale insiste sur le volet impact. "Nous avons trois leviers d’impact : les KPIs, les engagements que nous prenons et le partage de notre expérience" , détaille t-elle.

"Nous travaillons avec nos sociétés leurs indicateurs ESG et impact, puis nous élaborons une feuille de route pour les aider à accroître leurs externalités positives." De son côté, Capagro travaille "également sur la réduction de son empreinte carbone, l’amélioration du bien-être au travail" , poursuit t-elle. Le fonds compte de nombreuses femmes dans ses effectifs, ce qui ne l’empêche pas de s’engager auprès de structures comme Sista ou Willa.

Pour assurer de la transparence à sa démarche, le fonds publie des rapports sur sa mesure d’impact. Son premier investissement s’inscrit dans cette démarche, à la croisée de la technologie et du bien-être. Capagro vient d’investir avec Newfund, suivis par Verlinvest et JamJar, dans la société Cuure, qui développe des compléments alimentaires. Leur solution repose sur des algorithmes qui permettent de conseiller le client en fonction de ses besoins, et une équipe de bio-ingénieurs qui développent des formules à base d’actifs pour créer des cures de 30 jours personnalisées.