Après 17 millions en janvier 2018 et 11 millions en janvier 2020, Gojob vient d'annoncer avoir bouclé un nouveau tour de table de 23 millions d'euros : une somme levée auprès des actionnaires historiques Breega Capital, KOIS et Alter-Equity, avec un nouvel entrant, le fonds d'investissement à impact social Amundi.

Cette nouvelle levée ambitieuse vise à accentuer l’avance technologique de Gojob et à accélérer son engagement en faveur de l’emploi pour tous : " Nous sommes une entreprise sociale et solidaire et l'entrée d'Amundi dans notre capital colle parfaitement à notre ADN qui est de se mettre au service des plus faibles, de ceux qui ont le plus de mal à trouver du travail ", affirme Pascal Lorne, fondateur et CEO de Gojob.

Financer deux autres brevets sur l'IA

La force du pionnier de la digitalisation du recrutement intérimaire, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros l'an dernier et a intégré la première place française du FT 1000, repose sur son algorithme de matching entre CV et recruteurs. " Il y a deux ans, nous avions 120 recruteurs. Aujourd'hui, notre algorithme fait le travail de ces 120 personnes et permet de faire un matching hyper rapide et très pertinent. Sa valeur ajoutée est de gommer tous les biais humains et d'être programmé pour ne faire aucune discrimination entre les profils. Un problème qui entrave le recrutement et nuit à l'égalité des chances ", relève le fondateur de Gojob.

Avec 1 million de CV dans sa base de données, l'algorithme de Gojob " discute " avec les Gojobers pour en saisir aussi les traits de caractère. " Nous formons tous nos candidats en ligne avec des mooc et pendant la formation, l'algorithme relève des traits de caractère saillants : rapidité, capacité d'apprentissage, réactivité... Tous ces datas points sur la personnalité des candidats sont ajoutés à leur profil et traités par l'IA pour donner une chance aux personnes qui ont des CV moins fournis mais avec des traits de caractère recherchés ".

En intégrant des données d'analyse comportementale, des données cognitives, linguistiques et sociales dans son IA, Gojob peut mieux connaître les aspirations et compétences de ses " gojobeurs " et leur proposer " un niveau de personnalisation inégalé ", souligne Pascal Lorne. À ce jour doté de l'algorithme " le plus développé au monde ", Gojob compte investir 50% de sa récente enveloppe pour financer deux autres brevets sur l'IA.

Poursuivre son internationalisation

Si Gojob s'est lancée sur le marché américain l'an dernier, y réalisant déjà un chiffre d’affaires de 10 millions d'euros, l'entreprise aixoise voit bien plus grand. " Le marché américain de l’intérim représente un potentiel énorme, avec un chiffre d'affaires de 200 milliards. Nous visons 110 millions pour l'année à venir, et bien plus encore les prochaines ". Pour l'heure à Nashville et Atlanta, la startup compte s'installer dans trois autres villes et développer son équipe commerciale pour favoriser sa " conquête de l'Ouest ".

En plus de la conquête de nouveaux marchés américains et français, Gojob va également enrichir son portefeuille de services, notamment en formation et produits financiers à destination de ses 500.000 intérimaires, afin de mieux les accompagner tout au long de leur parcours professionnel. Parce que le recrutement " est un enjeu majeur du moment et des années à venir… il faut repenser nos modèles ! " dixit Pascal Lorne, soucieux de mettre la technologie " au service de la performance et de l’impact social ".