Après plus de quatre ans de recherche, de développement et de tests, Neoplants vient de dévoiler sa première plante biotechnologique, Neo P1, capable de nettoyer l'air ambiant aussi efficacement que 30 plantes d’intérieur standards. Pour la société, il s’agit d’une première étape. Son objectif est en effet : "de parvenir à améliorer les capacités des organismes vivants pour lutter contre les dommages environnementaux et climatiques causés par l'homme".

" Depuis trop longtemps, les progrès de la technologie se font au détriment de notre environnement, estime Lionel Mora, cofondateur et dirigeant de Neoplants. Notre équipe considère la nature comme la technologie la plus sophistiquée. Il est essentiel de la considérer comme un allié et de travailler avec elle, plutôt que de la consommer ".

20 millions de dollars levés

Avec cette innovation, l’ambition de la société, créée en 2018, est de cibler le grand public afin de diffuser largement et rapidement son produit. Neoplants a déjà levé plus de 20 millions de dollars auprès d'investisseurs tels que True Ventures, Heartcore, Collaborative Fund ou Entrepreneur First pour financer la recherche et le développement de Neo P1. En permettant notamment la construction d’un nouveau laboratoire de 1200 mètres carrés incluant tout le matériel de pointe nécessaire aux futures applications de biologie des plantes.

Le code génétique de Neo P1 a été conçu pour permettre de capturer et recycler efficacement les cancérogènes les plus nocifs généralement présents dans l’air intérieur : le formaldéhyde, le benzène, le toluène et le xylène. Ces composés organiques volatiles sont émis de manière continue dans les espaces intérieurs par les objets de la vie quotidienne tels que les produits d’entretiens, les peintures, les colles utilisées sur les meubles, les moquettes ou les aérosols.

La pollution de l’air intérieur responsable de 23 % des décès liés aux maladies pulmonaires

Selon les données de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la mauvaise qualité de l'air due à la présence de ces composés organiques volatiles est responsable d'environ 11 % des décès liés aux cancers du poumon, de 23 % de ceux relatifs aux maladies pulmonaires obstructives chroniques et de 12 % des cardiopathies ischémiques et des accidents vasculaires cérébraux. L'Agence Américaine de protection de l'Environnement (EPA) constate de son côté que les niveaux de pollution de l'air intérieur sont souvent jusqu'à cinq fois plus élevés qu’à l’extérieur.

C’est dans ce contexte que l’équipe R&D de Neoplants a mis au point des dizaines de prototypes de plantes au cours des quatre dernières années, afin d’améliorer progressivement leurs capacités de dépollution. Les avancées de la société vont même plus loin en permettant de transformer les polluants capturés par les végétaux en matière organique pour favoriser leur croissance.

" Nous voyons la nouvelle biologie comme un moyen de permettre à la nature d’évoluer au même rythme que la technologie faite de puces et de silicium. Notre objectif est de construire un futur plus équilibré et durable, dans lequel les plantes seraient mises à jour aussi fréquemment que nos smartphones ", estime, de son côté, Patrick Torbey, second cofondateur de l’entreprise. Au-delà de Neo P1, l’entreprise prévoit le lancement de nouvelles générations de produits sur le marché, tout en élargissant ses champs d’application au-delà de la pollution de l’air intérieur.