Ces entrepreneurs ont choisi La Rochelle, Dijon ou Mende pour se lancer. Souvent lié à des contraintes personnelles, ce choix n'en reste pas moins déterminant pour le fonctionnement et l'avenir de l'entreprise.

Le point commun entre iBanFirst, Sellsy ou JollyClick ? Toutes ces startups ont choisi de s'implanter ailleurs qu'à Paris, capitale française des startups. Souvent lié à des contraintes personnelles, ce choix n'en reste pas moins déterminant pour le fonctionnement et l'avenir de l'entreprise. "Ce n’est pas seulement le département le moins peuplé de France, précisait fin mai Christopher des Fontaines, fondateur de JollyClick à propos de la Lozère où la startup a été fondée, il présente aussi davantage de débouchés notamment en matière d’accompagnement. Le ratio accompagnateurs/entrepreneurs y est bien plus favorable qu’à Paris !"

Ce que soulignent tous les entrepreneurs qui ont fait le choix de décentraliser l'activité de leur entreprise, c'est évidemment une qualité de vie d'un tout autre niveau que ce que vivent les Parisiens. "La Bourgogne est une région très agréable, qui bénéficie d'une renommée internationale, s'enthousiasme Laurent Maluski, CTO d'iBanFirst dont le pôle R&D est installé à Dijon. C'est une ville touristique et pas si éloignée de Paris puisque l'aller-retour est possible dans la journée." Sellsy, dont le siège est à La Rochelle, vante également cette qualité de vie : “nos bureaux sont à 200 mètres de la plage !", rappelait récemment Frédéric Coulais, cofondateur de la startup. Rester connecté à l'écosystème parisien tout en bénéficiant d'une vue à couper le souffle pour la moitié d'un loyer parisien, what else ?

Dijon

Des recrutements à long terme

Autre avantage de taille : le recrutement de talents y est très différent de ce qui se pratique à Paris. Pour les salariés, rejoindre l'entreprise et centrer leur vie à Dijon ou La Rochelle procède d'un véritable choix de vie, ce qui les ancre plus durablement à la fois dans la région et dans l'entreprise. Pas question de céder aux sirènes des chasseurs de tête parisiens quelques mois après leur embauche, après avoir convaincu conjoint(e) et enfants de faire le grand saut. C'est également une opportunité à saisir pour les talents locaux. "Nous intervenons dans les universités pour présenter nos offres de stages, qui se transforment souvent en CDI", appuie Laurent Maluski.

Evidemment, il reste quelques écueils à éviter : les recrutements à l'international sont parfois un peu plus compliqués à gérer, les étrangers réduisant trop souvent la France à sa seule capitale; et les investisseurs, même s'ils s'intéressent de plus en plus à ce qui se passe au-delà des frontières de l'Île-de-France, restent encore fortement concentrés en région parisienne. Mais une startup nation ne peut se résumer à l'écosystème d'une seule ville, aussi dynamique fût-il et les startups qui parient sur l'essor de nouveaux centres entrepreneuriaux sont de plus en plus nombreuses.