12 juillet 2021
12 juillet 2021
Temps de lecture : 3 minutes
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L'application Plume réconcilie les enfants avec l'expression écrite

Créée par une ancienne professeure de français, l'application Plume labellisée par l’Éducation nationale est déjà adoptée par 35 000 parents et professeurs.
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© Kelly Sikkema

"Il y a trois ans, je travaillais en ZEP dans les Yvelines, et je ne trouvais aucun outil qui permette aux élèves d’appréhender l’écrit de manière joyeuse, se souvient Aude Guéneau, ancienne professeure de français. Toutes les rédactions étaient évaluées et angoissantes pour les enfants, et je ne trouvais pas de situations d’écrit (des exercices d'expression écrite qui correspondent aux spécificités de tous ses élèves, ndlr) adaptées à mes 30 élèves, dont certains étaient ‘en avance’, d’autres souffraient de troubles de l’apprentissage…" . C’est fort de ce constat que l’enseignante a lancé Plume en 2018, une application web et mobile qui permet aux enfants, à partir de 7 ans, de compléter des histoires en ligne pour progresser en écriture. 

L'expression écrite pour réduire les inégalités sociales

"L’expression écrite peut être très discriminante et creuser des inégalités sociales, qui poursuivront l’enfant jusqu’au moment de son entrée sur le marché du travail" , insiste la néo-entrepreneuse. C’est donc aussi pour gommer ces différences dès le plus jeune âge qu’Aude Guéneau a créé cet outil, destiné aux enfants dès le CE1, "un moment charnière pour les enfants, qui ont plaisir et aisance à raconter et écrire des histoires" . Co-construite avec un comité d’enseignants, de psychopédagogues et d’orthophonistes, l’application s’appuie sur la méthode Montessori, en s’attachant au travail par le renforcement positif et en bannissant les notes. "L'idée étant que les enfants procèdent de manière libre et autonome par essais et erreurs" , précise la fondatrice de Plume. 

Avec 35 000 utilisatrices et utilisateurs et 300 000 chapitres déjà créés, Plume affirme proposer des histoires ludiques et visuelles, qui s’adaptent aux niveaux et aux intérêts de chaque enfant. Elle mise beaucoup sur la recherche et développement, en partenariat avec le CNRS, "pour déployer notre algorithme et construire les meilleurs parcours d’apprentissage en expression écrite", en affirmant qu’un enfant qui écrit plus de trois histoires avec Plume augmente déjà son vocabulaire. 

Cap sur l'Afrique francophone

Autre point important pour Aude Guéneau, les outils numériques utilisés pour réaliser ces exercices. "La compétence ‘écrire avec le numérique’ a été ajoutée au cycle 3 des programmes d’enseignement (CM1,CM2 et 6e, ndlr). Toutes les études montrent que le numérique est un vecteur d’équité entre les élèves et, dans les familles défavorisées, on trouve plus de tablettes que de livres. Cette compétence est essentielle aujourd’hui" , explique l’entrepreneuse. La solution a d’ailleurs été labellisée par l’Education nationale - qui finance en partie le projet - comme "ressource numérique pour l’école" , "le graal pour une enseignante comme moi" , confie sa fondatrice. 

Si l’abonnement est gratuit pour tous les enseignants de l’Education nationale, il revient à 19,90 euros par mois, et à 8,33 euros par mois avec un engagement de 12 mois pour les particuliers. Au début du mois de juillet, la startup a annoncé une levée de fonds de 2,2 millions d’euros auprès d’Evolem, du fonds à impact de la MAIF et de Founders Future. Cela lui permet de renforcer sa R&D, mais aussi de se développer à l’international, puisque la jeune pousse compte aussi s’exporter en Afrique francophone, "un marché très important pour nous" .