Le Web3 fait de plus en plus parler de lui. La chute du marché crypto en 2022 a pu un temps freiner les recrutements, voire entraîner des licenciements chez certains acteurs, mais une dynamique de plus long terme semble enclenchée. Et des entreprises du secteur recherchent toujours une main-d’oeuvre qualifiée. C’est pourquoi le startup studio PyratzLabs a lancé une nouvelle école mercredi, dédiée au Web3, c’est-à-dire tout ce qui renvoie au Web décentralisé, reposant sur la technologie blockchain.

Baptisée Blockchain Business School (BBS), elle doit accueillir une première cohorte d’étudiants en mars, dans des locaux de 1 000 mètres carrés à Levallois-Perret, pour une formation de trois mois axée sur des compétences techniques mais aussi business. “Les applications blockchain requièrent une certaine transversalité de compétences qui est très dure à trouver. C’est dans cet esprit que la BBS veut former des profils complets qui comprennent bien toutes les couches à mettre en œuvre pour le succès d’un projet Web”, explique Bilal El Alamy, CEO de PyratzLabs. Deux cursus sont proposés, l’un pour devenir “tech lead”, l’autre “product manager blockchain”.

“Nous nous engageons à placer nos élèves en entreprise”

À raison de six heures de cours par semaine, cette formation entend fournir un socle de connaissances aux étudiants, qui auront ensuite la possibilité d’effectuer un stage pour perfectionner leurs savoirs et s’insérer dans le milieu Web3. “Nous proposons un parcours très pratique, avec des masterclass de personnalités du secteur et un accompagnement en fin de formation. Nous nous engageons à placer nos élèves en entreprise”, assure Christophe Debonneuil, directeur pédagogique de l’école, par ailleurs responsable des formations sur la blockchain à l'OCDE.

La première cohorte, regroupant 50 étudiants, aura pour parrain Sébastien Borget, cofondateur du métavers The Sandbox. PyratzLabs entend bien se servir de sa nouvelle école comme vivier pour recruter alors que le startup studio pense embaucher encore 30 à 40 personnes supplémentaires cette année. Il accompagne aujourd’hui près d’une trentaine d’entrepreneurs et de jeunes entreprises, comme Equisafe, Dogami ou Lezar. Autant d’acteurs auxquels les futurs étudiants auront un accès privilégié.

Cette formation, dont le coût s’élève tout de même à 3 999 euros, payables en quatre fois, est ouverte à tout le monde : salariés en poste ou en reconversion professionnelle, entrepreneurs, étudiants. Le recrutement se fait notamment via des entretiens téléphoniques et des tests de personnalité. Les postulants peuvent obtenir un financement via leur compte professionnel de formation (CPF), une aide régionale ou encore Pôle Emploi.

Déjà d’autres formations sur la blockchain

La Blockchain Business School n’est pas seule. Il existe déjà une autre école spécialisée dans la blockchain en France : Alyra, créée en 2018, qui propose une formation 100% à distance. “Des grandes écoles et des écoles d’ingénieurs commencent aussi à proposer des cours sur le Web3, mais ce sont essentiellement des introductions sur le sujet”, rappelle Stanislas Barthelemi, consultant au cabinet Blockchain Partner de KPMG. “Il y a la place pour une deuxième école blockchain parce que nous sommes sur un secteur en devenir. Des startups de l’écosystème, mais aussi des grands groupes et des banques vont recruter”, ajoute-t-il. 

“L’arrivée d’une nouvelle école montre qu’il y a un besoin de formation sur le marché”, commente de son côté Jérémy Wauquier, président d’Alyra. 

Dès la rentrée de septembre, la Blockchain Business School voudrait proposer une formation plus longue, d’un an cette fois-ci, en alternance. En attendant, elle œuvre pour que le diplôme octroyé à l’issue de sa formation de trois mois soit reconnu par l’Etat. Les élèves de la première cohorte recevront dans tous les cas un certificat de compétences sous la forme d’un NFT.