Actus par Maddyness, avec AFP
20 octobre 2021
20 octobre 2021
Temps de lecture : 3 minutes
3 min
7782

SpaceTech : Venture Orbital Systems fait le pari des micro-lanceurs made in France

Le nombre de satellites de moins de 500 kg mis en orbite par an est en très forte augmentation depuis quelques années, tiré notamment par l’arrivée de nouvelles constellations. Une startup rémoise va tenter de prendre sa part du gâteau.
ÉCOUTER L’ARTICLE
Temps de lecture : 3 minutes
Partager
Ne passez pas à côté de l'économie de demain, recevez tous les jours à 7H30 la newsletter de Maddyness.
Légende photo :
Stanislas Maximin, le président de Venture Orbital Systems, une startup de Reims qui ambitionne de produire des micro-lanceurs de satellites de 70 kilos. FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Lancer jusqu'à 70 kg de nano-satellites à 600 km d'altitude grâce à un petit lanceur de 15 m de haut conçu à Reims (Marne) : la startup Venture Orbital Systems espère se faire une place dans un secteur prometteur pour l'instant conduit par les Américains et les Chinois. Les micro-lanceurs offrent des capacités flexibles pour l’envoi de petits satellites dans le cadre du déploiement de larges constellations.

Le jeune PDG de Venture Orbital Systems, Stanislas Maximin, 22 ans à peine, a ainsi présenté à la presse sa nouvelle usine : 1 700 m2 - encore vide - dans la zone industrielle de Reims. "Le premier site de production de petits lanceurs totalement pensés pour les nano-satellitesDu moteur entièrement imprimé en 3D en une semaine aux opérations software comme le téléguidage, tout est conçu à Reims" , résume-t-il. Les prototypes et les pièces en vol sont produits par Venture Orbital Systems et ses partenaires industriels." Le tir du premier démonstrateur est prévu fin 2023 dans le nord de l'Europe et le premier vol commercial pour 2024, avant une cadence régulière de quarante lancements en 2030.

Si Venture Orbital Systems a déjà levé un peu moins d'un million d'euros, il lui reste cependant à trouver encore quelques 150 millions d'euros, la moitié consacrée à la recherche au développement sur le lanceur et l'autre moitié pour le développement commercial. "Nous bénéficions de l'aide et du soutien technique de partenaires comme le CNES (Centre national d'études spatiales), le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), Safran ou bien ArianeGroup" , affirme le jeune entrepreneur.

Une marché en très forte croissance

Son entreprise fait partie des premiers projets sélectionnés en juin dernier par Blast, le programme français d'accélération de startups dans les domaines de l'aéronautique, du spatial et de la défense. Le PDG observe la forte croissance du marché mondial des nano et micro-satellites, dopé par le développement d'applications à usages divers, comme la surveillance de feux de forêts, la détection de bateaux qui ont désactivé leur borne d'identification ou encore les applications agricoles.

Le marché des petits satellites a été évalué à 17 milliards de dollars entre 2011 et 2020 selon une étude d'Euroconsult, et devrait croître de 218 % pour atteindre 54 milliards de dollars (45 milliards d’euros) entre 2021 et 2030, rappelle le site Industries et Technologies. "D'ici à la fin de l'année, nous embaucherons une trentaine de commerciaux" , annonce le dirigeant. La société, qu'il a créée en 2019 avec deux autres jeunes passionnés d'espace, comptera alors une soixantaine de salariés.

"Face à l'importante production de nanosatellites à venir, le nombre de lanceurs apparaît insuffisant. Cela engendre des attentes de 24 mois maximum pour un lancement", analyse Stanislas Maximim, qui se fixe l'objectif de diviser ce délai d'attente par deux.  Il pense même pouvoir baisser les coûts de lancement de nano-satellites, actuellement de l'ordre de 35 000 dollars par kilo pour, dit-il, "démocratiser l'accès à l'espace".