Décryptage par Maddyness, avec la French Tech
2 juillet 2021
2 juillet 2021
Temps de lecture : 7 minutes
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7 métiers devenus incontournables en startup

Parfois jargonneux, souvent nébuleux, le monde de l’innovation et des startups a amené dans ses bagages un champ lexical inédit et spécifique. Les nouveaux métiers n’échappent pas à la règle. Aux premières loges de l’actualité des startups, la French Tech et JobTeaser se sont associés pour valoriser l’emploi dans ces nouvelles entreprises.
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Une étude publiée en 2017 par Dell et l’Institut pour le futur révélait que 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore. Quatre ans plus tard, les prévisions semblent se confirmer. Il est d’ailleurs facile de compter dans notre entourage celles et ceux dont les métiers (ou tout du moins leur dénomination actuelle) n’existaient pas il y a ne serait-ce que 10 ans. Où étaient les Chief Happiness Officers ou les Data Analysts en 2010 ? Mais avant de s’intéresser aux métiers qui n’existent pas encore, il est nécessaire de bien comprendre les métiers d’aujourd’hui. Tour d’horizon et décryptage non exhaustif de ces métiers nés il y a peu.

Data Engineer, Data Analyst : la donnée au cœur du réacteur

Data Analyst, Data Engineer, les deux intitulés de poste feront frémir les néophytes, et pourtant, derrière une terminologie complexe se cache une valeur ajoutée indispensable pour les startups aujourd’hui : le traitement et l’analyse des données, véritable nerf de la guerre du numérique.

Le ou la Data Analyst a pour mission de traiter et analyser les données disponibles dans l’entreprise. Son analyse porte principalement sur quatre questions fondamentales, qui peuvent être résolues grâce, justement, à la collecte et au traitement préalables des données : que s’est-il passé ? Pourquoi ? Que peut-il se passer ? Comment peut-on l’encourager ou y remédier ?

La mission du ou de la Data Engineer, quant à elle, s’inscrit en amont de la mission du ou de la Data Analyst. Il ou elle organise et facilite l’accès aux données et leur collecte à plus ou moins grande échelle. C’est en fonction de la pertinence de cette architecture de données que se construira ensuite le travail de l’analyste pour en exploiter le contenu.

Ces deux métiers n’en sont pas pour autant des métiers purement techniques, comme le décrit Célia Massot-Meier, Data Analyst chez JobTeaser : " C’est un métier pluridisciplinaire, il faut toujours se poser des questions. Avant de faire une analyse, il faut bien comprendre le contexte, c’est ça la clé de notre métier. "

Chef·fe de projet IT, organiser un suivi transversal

Définir, piloter, mettre en place. Voici le triptyque d’actions du ou de la chef·fe de produit IT. Depuis la définition des besoins jusqu’à la mise en place d’un projet, il ou elle se mue en véritable chef·fe d’orchestre chargé·e de rendre harmonieuse la mélodie jouée par l’ensemble des services de l’entreprise (conception, développement, technique, relation client). En langage informatique, son poste se rapprocherait d’une interface.

Si ce métier nécessite évidemment des compétences techniques, il requiert surtout une grande capacité de compréhension des besoins (internes ou externes) et de coordination des équipes. De l’importance des soft skills que décrit Antoine Renard, chef de projet informatique au Crédit Agricole Consumer Finance : " Pour être chef de projet informatique il faut être patient, rigoureux et avoir une grande capacité d’adaptation. La conséquence de tout cela est la grande liberté que nous en tirons. On ne suit pas un chemin préétabli, donc on doit s’adapter en permanence et être très autonome sur nos projets. "

Chef·fe de produit, de la conception à la vente

Si les chef·fe·s de produit ne sont pas spécifiques aux startups (comme beaucoup des métiers que nous abordons ici d’ailleurs) ils et elles en sont un pilier fondamental. Véritable garant·e de la cohérence d’un produit depuis sa phase d’élaboration (concept) jusqu’à sa mise en vente, le ou la chef·fe de produit accompagne le lancement d’un produit tout au long de son cycle de vie. Ce poste requiert donc la même faculté de compréhension et de coordination des équipes que son homologue informatique (décrit plus haut) à ceci près que ses interlocuteurs, tant internes qu’externes, sont distincts (il s’adressera principalement aux équipes juridiques, commerciales ou Recherche et Développement).

Dans les startups, comme chez BlaBlaCar par exemple, ces postes sont de véritables nids d’innovation, comme le décrit Nicolas Beytout, qui y est Senior Product Manager : " C’est à la fois un poste très concret, puisque l’impact de notre travail est directement visible et utilisé par tous nos utilisateurs, mais également très riche en termes d’apprentissage, on teste, on corrige, on est en itération constante ".

Account manager, littéralement clé

Dans le lexique contemporain du marketing et des ressources humaines, l’équivalence francophone de l’account manager serait le responsable comptes clés. Il répond principalement à une question, fondamentale depuis l’avènement de l’attention portée aux interlocuteurs d’une entreprise : comment optimiser la relation client et fidéliser ce dernier ?

Par le biais d’outils commerciaux, et de compétences essentielles relationnelles, il se centre en général sur un portefeuille étroit de clients pour maximiser le partenariat construit.

Savoir vendre plus et vendre mieux en somme, ce que décrit Alexia Guilbert, Key Account Manager chez Yespark : " Ce qui me plaît dans mon job, c’est l’importance du relationnel. Il faut être à la fois curieux, tenace et authentique. Cette relation ne peut fonctionner qu’en comprenant bien les enjeux de nos partenaires et en acceptant les échecs. "

Business Developper : la croissance comme moteur

Autre exemple d’un anglicisme passé dans le langage courant du monde de l’entreprise contemporain, le poste de Business Developper pourrait être traduit par celui d’Ingénieur d’Affaires en français. L’ingénieur·e d’affaires a pour mission principale de détecter les besoins de clients potentiels de son entreprise, d’en détecter les leviers de croissance commerciale et de les mettre en place.

En constante évolution, voire remise en question, les compétences de l’ingénieur·e d’affaires mêlent ainsi la rigueur nécessaire à la pérennité d’une relation avec les partenaires établis, et l’audace et la créativité indispensables à la découverte de nouvelles opportunités de développement. C’est d’ailleurs ce qui plait à Juliette Bineau, " Biz Dev " chez Frichti : " Il faut savoir faire preuve de résilience, ne pas avoir peur de se prendre des refus, être dynamique pour avancer en gardant le sourire ".

Ingénieur·e en Intelligence Artificielle : demain n’est plus si loin

Westworld, Ex-Machina, Her, la culture populaire s’est saisi du sujet : l’intelligence artificielle fait rêver autant qu’elle fait peur. Elle intrigue autant qu’elle questionne. Il s’agit à n’en pas douter d’un des enjeux majeurs des prochaines années, et nous n’en sommes qu’aux prémices de ce qu’elle peut (et va) apporter. C’est d’ailleurs ce qui justifie que les postes d’ingénieur·e·s en IA sont aujourd’hui des postes dévolus aux chercheurs et chercheuses. Comment apporter des éléments de réponses à des questions auxquelles la communauté scientifique n’a pas encore trouvé de solution ? C’est là tout le challenge des missions de l’Ingénieur·e en Intelligence Artificielle. Au sein d’une startup, il ou elle devra allier compétences techniques et capacité de vulgarisation, ce que cherchait Loubna El Gueddari en intégrant après sa thèse l’équipe d'Another Brain (qui porte bien son nom) : " Je suis allée vers une startup pour allier l’esprit d’équipe au caractère et à l’écosystème fondamentalement innovant. Je suis ravie de pouvoir échanger avec des équipes aux compétences aussi variées. "

Tous ces métiers sont à la fois bien distincts quant aux perspectives qu’ils offrent et des domaines de compétences qu’ils requièrent (techniques, commerciales ou autres) et intimement liés dans l’activité contemporaine d’une startup. Leurs définitions, autant que les périmètres d’action et de responsabilité qu’ils concernent, varient d’ailleurs en fonction des profils des collaborateurs·rices mais aussi de la culture d’entreprise. C’est peut-être ici que se situe le véritable changement induit par ces nouveaux écosystèmes. Plus fluide, moins siloté, plus transversal, le schéma organisationnel de l’entreprise s’adapte autant que chacun de ses rouages. De quoi alimenter les désirs de carrière des jeunes adultes, eux qui sont déjà 62% à déclarer préférer un poste dans une startup plutôt que dans une entreprise traditionnelle. Et il y en pour tous les goûts et tous les profils.

Pour mieux informer les jeunes talents sur ces métiers et les guider vers les offres actuellement disponibles, la French Tech a lancé une page sur la plateforme JobTeaser, qui recense des offres d’emploi, d’alternance et de stage ; mais aussi des témoignages en capsule vidéo de 16 talents de startups du French Tech 120 et Next 40 qui racontent leurs parcours et le quotidien de métiers encore parfois peu connus.

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Maddyness, partenaire média de la French Tech