5 juillet 2021
5 juillet 2021
Temps de lecture : 3 minutes
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Gaïago revitalise les sols agricoles à l’aide de produits d’origine naturelle

Gaïago développe des biostimulants pour aider les agriculteurs à maintenir la fertilité de leurs sols. Les divers produits, dépourvus d’intrants chimiques, sont vendus à des tarifs équivalents à ceux des industriels dans l’espoir d’encourager la transition écologique du secteur. La jeune pousse bretonne lève 13 millions d’euros pour financer son déploiement.
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Photo by no one cares on Unsplash

Au moins 66 % des sols agricoles sont d’ores et déjà dégradés à l’échelle mondiale, selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture. Cette donnée de l’agence spécialisée des Nations unies a de quoi inquiéter les agriculteurs, dont la pérennité de l’outil de travail est mise en question. Pour remédier à ce phénomène, qui pourrait in fine déboucher sur une accentuation de la faim dans le monde alors que la population continue à croître, la jeune entreprise Gaïago développe une technologie de revitalisation des sols. De quoi leur permettre d’assurer l’épuration des eaux, la nutrition des plantes, la santé des cultures ainsi que le stockage du carbone. La startup, basée à Saint-Malo, vient de lever 13 millions d’euros auprès de Telos Impact, We Positive Invest, Unexo, A Plus finance et Bpifrance pour déployer plus largement son produit – nommé Nutrigeo et présenté comme "propre, durable et rentable".

Un marché qui devient ultra-concurrentiel

Labellisée GreenTech Innovation par le ministère de la Transition écologique, la solution de Gaïago vise ainsi à "remettre en route des mécanismes naturels, avec des bénéfices agronomiques, économiques et écologiques" . Une étude, menée sur plusieurs milliers de profils de sols et d’observations de terrain, a permis à cette dernière de mettre au point un prébiotique : une substance à même de renforcer de manière sélective la croissance de certaines bactéries. En répandant le produit de la jeune pousse, les professionnels aident au développement de champignons humidificateurs qui sont responsables d’une batterie d’éléments favorables aux végétaux – comme la concentration en minéraux. L’agriculteur est guidé dans son usage à l’aide d’une application mobile permettant d’interpréter les différents équilibres à respecter pour poser un diagnostic. La startup propose également un portefeuille de produits naturels dans le but de remédier à des problèmes particuliers.

25 litres du produit-phare de l’entreprise, élaboré à partir d'une quarantaine d'ingrédients, dont des acides organiques et de la manganèse, doivent être répandus par hectare afin d’obtenir une efficacité optimale. Interrogée par Les Échos, l’entreprise n’a pas souhaité communiquer son chiffre d’affaires, alors que le marché tend à devenir de plus en plus concurrentiel. Le montant "doublerait tous les 18 mois" selon ses dires. La jeune pousse bretonne vante, par ailleurs, un prix de vente quasi équivalent aux divers produits conventionnels… qui, eux, ont la plupart du temps recours à des intrants chimiques. Gaïago affirme que ses produits sont vendus "par plus de 80 distributeurs en France et en Europe" . Et c’est bien à l’échelle continentale que réfléchit la société, dont une part importante de la levée de fonds sera dédiée au recrutement de 120 personnes pour "accompagner sur le terrain les acteurs de l’agriculture" . Au début du mois de juillet 2021, la startup compte 50 salariés.

Une extension de son usine malouine, devant permettre de faire monter en puissance la production, est également envisagée. "Nous allons étendre les performances techniques et économiques obtenues avec nos paysans-chercheurs à tous les types d’agricultures. Nous nous engageons au service du monde agricole, des filières agro-alimentaires et de la planète" , a ainsi affirmé par voie de communiqué Jean-Pierre Princen, président de Gaïago, précisant être présent sur huit marchés européens à date. Il s’agit de démontrer que la transition agroécologique "peut s’appuyer sur l’innovation alors que le débat est trop porté sur les interdictions et la réglementation" , à en croire Morgan Carval, directeur de participations du fonds We Positive Invest, appartenant au groupe Crédit Mutuel Arkéa.