Tester massivement et en permanence

Pour assurer la validation fonctionnelle d’un site ou de la nouvelle version d’une application mobile il faut tester, tester et encore tester. Le problème est que les tests en production génèrent des contraintes techniques, des ruptures de flux dans la production des logiciels. " Les développeurs développent et quand la version semble aboutie, elle passe entre les mains des testeurs qui testent.

Durant cette période les développeurs se retrouvent dans l’incapacité d’avancer. Les testeurs ont quant à eux tendance à être marginalisés au sein des équipes et constamment tributaires des développeurs pour deux raisons : leurs tests dépendent des nouvelles fonctionnalités ajoutées et la programmation des tests fonctionnels automatisés nécessite le décryptage des mots clés et du code que seuls les développeurs maîtrisent " constate Christophe Cressend co-fondateur et directeur général d'Agilitest.

Revaloriser les testeurs

C’est en partant de ce postulat et bien déterminés à revaloriser la position des testeurs aux seins des équipes que Christophe ​​Cressend et Pierre Huber alors collègues au sein d’une société privée - respectivement, responsable de la validation des logiciels et responsable des outils de validation - ont décidé de lancer Agilitest en 2017. Une solution informatique BtoB qui favorise la collaboration par le left shifting (ndlr : le test en continu).

Agilitest enregistre des scénarios de test et les rejoue très régulièrement permettant ainsi aux testeurs de repérer les échecs et les régressions - autrement dit les bugs - sans couper court au travail des développeurs, sans engendrer de ruptures de flux dans la production des logiciels. Agilitest permet aux Products Owners, aux développeurs et aux testeurs de travailler en synergie sur une interface commune, qui offre une visibilité globale et constante sur la qualité des logiciels et rend possible une démarche de livraison continue de nouvelles fonctionnalités. " Cette innovation permet une réorganisation des équipes. Elle réintègre la problématique du test au sein du développement. Les testeurs vont créer des tests en drag and drop robuste aux changements du logiciel qu’Agilitest va rejouer chaque nuit pour détecter les bugs. Agilitest annihile les flaky tests (ndlr : un test qui fournit des résultats différents, tels que la réussite ou l’échec, sans aucune modification du code source) et diminue ainsi la charge de maintenance et les coûts qu’elle engendre de 75 %. Ce gain permet aux testeurs d’être intégrés aux plateaux multidisciplinaires, de discuter d'égal à égal avec les développeurs ou les architectes fonctionnels pour se concentrer sur les nouveautés et les tests métiers. " détaille Christophe Cressend.

Une solution no code et open source

Christophe ​​Cressend et Pierre Huber ont fait le choix de ne pas rester dans leur zone de confort. “Payer pour rejouer les tests, c’est le positionnement adopté par l'ensemble de nos concurrents. Celui-ci va à l'encontre d'un jeu régulier des tests que nous encourageons. C'est pourquoi nous permettons à nos clients d'avoir accès au code via un langage lisible et open source. Ils ne sont donc pas captifs de la solution et peuvent rejouer les tests sans nécessairement payer la licence.” Cette stratégie les distingue de la concurrence et oblige le duo à une innovation constante.

La solution bordelaise voit le jour au bon moment. Le développement logiciel Agile est plus populaire que jamais. Christophe ​​Cressend et Pierre Huber le savent et communiquent beaucoup autour de la culture d’entreprise liée à l’Agilité. “Nous constatons des améliorations importantes chez nos clients et je souhaiterais accentuer la communication sur ces résultats, notamment la sérénité et la revalorisation des équipes QA.” affirme Christophe ​​Cressend.

Les entreprises étant de plus en plus nombreuses à prendre la problématique du bien-être au travail à bras le corps, la traction commerciale d’Agilitest est réelle. “Nous avons des clients dans tous les domaines, c'est la culture que nous véhiculons qui les attire. De fait, nous avons levé près de 2 M€ il y a un an. À date, mon objectif premier est de finaliser le plan de structuration de la société et la roadmap produit pour envisager un prochain mouvement plus ambitieux.” conclue-t-il.